Flexibilité du travail : une solution pour la santé mentale au travail ?
Télétravail, semaine de 4 jours… de nouvelles méthodes favorisant la flexibilité du travail naissent. L’objectif ? Donner l’opportunité aux collaborateur.rice.s d’avoir un meilleur équilibre professionnel / personnel… mais sont-elles réellement adaptées ?
Flexibilité au travail : définition
Il existe plusieurs formes de flexibilité du travail. Cependant, plus généralement, on associe ce terme à l’organisation et l’aménagement du temps de travail. Ainsi, ce terme représente l’ensemble des mesures, techniques et méthodes susceptibles d’assouplir les règles concernant le temps de travail.
L’aménagement du temps de travail : un impact sur la santé mentale ?
Aujourd’hui, lorsqu’on parle de flexibilité du travail, on pense par exemple au télétravail, aux horaires flexibles, à la semaine de 4 jours, etc… Ce sont toutes de nouvelles méthodes avec un même objectif : donner l’opportunité aux collaborarteur.rice.s d’avoir un meilleur équilibre professionnel / personnel.
Aussi, il s’agit pour beaucoup d’un critère indispensable pour une meilleure gestion de son temps. Pour ainsi éviter le burn-out, le bore-out et pouvoir d’avantage profiter de sa vie personnelle. Des causes qui sont au cœur de nombreux troubles psychosociaux. Ces derniers sont aujourd’hui le motif d’arrêt de travail long le plus fréquent dans le domaine professionnel.
Les entreprises et les Ressources Humaines y sont ainsi de plus en plus attentif.ve.s et les propose plus facilement. Les professionnel.le.s également, dans leur recherche d’emploi et la sélection de leur future entreprise employeure.
Flexibilité du travail, télétravail, semaine de 4 jours : vraiment plus de temps pour soi ?
Si l’objectif de base du télétravail et de la semaine de 4 jours est de permettre plus de temps « de décompression », la réalité est souvent bien différente et l’équilibre complexe.
En effet, ces nouvelles méthodes représentent aussi de nombreuses limites, avec un impact important sur leurs bienfaits. Parce que, finalement le réel enjeu aujourd’hui des entreprises est de les rendre compatibles avec la réalisation des missions actuelles.
Sans parler des inégalités évidentes de la situation,
Télétravail : travailler plus mais de chez soi ?
Selon une étude du National Bureau of Economic Research, les 62 minutes moyennes de temps de transport économisées pendant la pandémie, ont été réinvesti pour travailler d’avantage par 40% des sondé.e.s.
Ainsi, les journées de télétravail seraient donc des journées de travail plus longues et donc avec une charge de travail plus importante ? En raison d’une pression plus grande pour « prouver qu’on reste actif.ve.s et efficaces » à distance ?
Sans mentionner les risques d’isolement liés à la solitude des systèmes en 100% distanciel.
La semaine de 4 jours : mirage de la flexibilité du travail ?
La semaine de 4 jours c’est aussi et souvent les mêmes missions, tâches, heures contractuelles, interlocuteur.rice.s, qui ont parfois une organisation différente, compressé.e.s en 4 jours, au lieu de 5.
La pression densifiée et la culpabilité du 3ème jour de repos seront-iels vraiment bénéfiques à la santé des collaborateur.rice.s ?
Adapter le travail pour que flexibilité rime avec santé
Aujourd’hui, ces solutions ont de beaux objectifs et veulent répondre à de réelles problématiques… mais on peut encore les considérer en « phase test » pour la majorité des professionnel.le.s. Leur succès et leurs nombreux bénéfices résideront sûrement dans une meilleure adaptabilité à chaque situation, poste et personne ainsi qu’une grande révision des méthodes d’organisation et de l’état d’esprit des différent.e.s acteurs et actrices.
Un parallèle pourrait être également fait avec l’auto-protection des professionnel.le.s et de leur santé mentale. Quiet quitting, bare minimum Monday,… iels prennent les choses en mains et tentent de prendre du recul sur leur « rôle corporate » , en luttant contre la « culture de l’agitation », la pression ainsi qu’en renforçant une « culture de désengagement » ?
Les troubles psychosociaux sont à prendre au sérieux. Les professionnel.le.s ne se sentent pas suffisamment protégé.e.s. Les entreprises commencent à en ressentir les dégâts et tentent de nouvelles méthodes mais il reste encore du chemin pour qu’elles soient adaptées.