Ces dernières années semblent être marquées par un déclin de l’intérêt envers le CDI. Longtemps le rêve de stabilité ou le saint Graal professionnel, il serait aujourd’hui davantage considéré comme une barrière à la liberté de découvrir. Pourquoi ? Est-ce vraiment le cas ? Allons-nous bientôt dire au revoir au CDI ?
Un futur professionnel de nouveaux profils, plus libres et loin du CDI
Le CDI est depuis longtemps l’objectif des employé.e.s : une stabilité, un poste sur le long terme, un meilleur salaire, etc. Mais aujourd’hui le profil des salarié.e.s en question évolue, et avec lui de nouveaux objectifs qui s’éloignent de ceux établis. Le salaire n’est plus une motivation suffisante et la stabilité est vue, au contraire, comme une barrière à l’élévation professionnelle.
La nouvelle génération professionnelle, n’est, en effet, plus guidée par les critères « traditionnels » et rêvés que l’on lui promet depuis longtemps lorsqu’elle prend un poste ou qu’elle est en recherche d’emploi. Si au sein d’une structure, il s’agit maintenant d’être en accord avec sa marque employeur, ses pratiques, son environnement et de s’y sentir bien, dans la carrière professionnelle dans sa globalité, d’autres critères rentrent en compte : liberté, meilleur équilibre vie privée/ vie professionnelle, une diversification, etc.
Aujourd’hui, de fait, le CDI n’a plus de sens, voire fait fuir les profils à l’esprit libre et désireux de découvrir de nouvelles choses. Beaucoup d’entreprises et de salariés privilégient donc, déjà, l’externalisation, la free-lance, le CDD, l’intérim, voire même le CDI intérimaire, etc… Mais faisons-nous réellement face à une généralité ?
Le CDI toujours valorisé : une disparition nuancée
La disparition du CDI et sa dévalorisation est clairement un phénomène naissant, néanmoins il ne fait pas l’unanimité en raison des nombreux avantages perdus et des risques que cela inclus.
Premièrement, tout le monde ne se retrouve pas dans la liberté qu’inclurait une fin de CDI : les jeunes diplômé.e.s cherchent généralement à sécuriser leur emploi, après leurs années d’études et les personnes disposant de moins d’années de formation ont tendance à se sentir vulnérables face à la concurrence sur le marché du travail, souhaitant rapidement se positionner sur un poste à longue durée.
D’autre part, il y a effectivement la liberté et les nouveaux profils certes… mais, de l’autre, toujours la même société et la même administration. Le CDI n’est peut-être plus le Grâal pour la nouvelle génération mais un contrat stable et durable reste l’assurance pour de nombreuses procédures administratives, telles que celles liées au logement par exemple.
Le contrat à durée indéterminée, réellement la source du problème ?
Le CDI ne semble effectivement plus faire l’unanimité et obtenir l’engouement des premiers jours pour les salarié.e.s. En revanche, il reste toujours majoritaire dans le cœur des français. Il est la source de nombreux avantages malgré ses barrières.
Pour autant, est-ce vraiment le contrat le problème ? Pourquoi s’engager à long terme serait problématique si tous les feux sont au vert ? L’énigme actuelle ne serait-elle pas plutôt liée aux pratiques managériales, à l’environnement et aux conditions de travail ? Pourquoi vouloir quitter un emploi quand on s’y sent libre, épanoui.e, en équilibre, qu’on y retrouve des possibilités d’évolution importantes, tout en restant en sécurité ?